Communiqué de presse de la FNPL – 6 juillet 2022
Lors d’une interview sur France Inter le 4 juillet dernier, le Ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a largement remis en cause le principe de l’encadrement des promotions posé par la loi EGALIM 1 (et repris en 2020 par la loi « ASAP ») : « Je propose qu’on relève ce seuil [de 34%] à 50% pour qu’il y ait des prix cassés pour ceux qui en ont besoin ».
Si la FNPL se félicite que la proposition du Ministre ait été immédiatement balayée et que dans un contrepied confus il ait réaffirmé son soutien aux principes portés par les EGALIM lors d’une réunion le mardi 5 juillet en présence de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, elle s’inquiète aujourd’hui de la stabilité des mesures gouvernementales qui impactent directement les producteurs de lait.
Ces effets d’annonce sur une antenne radio, largement diffusée, portent une atteinte directe aux producteurs. Ils révèlent surtout le peu de réalité de volonté à soutenir les agriculteurs et concrètement à aboutir à leur juste rémunération.
Depuis toujours, les producteurs de lait se sont associés aux travaux du Gouvernement en vue de construire et s’adapter aux obligations posées par les gouvernements successifs : encadrement des promotions, seuil de revente à perte, … (lois « Sapin », Egalim 1, loi ASAP, loi Egalim 2, …).
Sur demande d’Emmanuel Macron, la filière lait a remis au Gouvernement un plan de filière par lequel elle s’engage. Les annonces du Ministre de l’Economie de lundi vont à l’encontre des engagements pris par le Gouvernement et l’ensemble des acteurs du monde agricole depuis plus de 5 ans et sont à contresens des objectifs de souveraineté alimentaire aujourd’hui poursuivis. A l’heure actuelle, alors que le Gouvernement dit poursuivre un objectif d’amélioration des revenus des agriculteurs et d’assurer une souveraineté alimentaire, Monsieur le Ministre : quelle est votre position ? Faudra-t-il, comme l’industrie, attendre qu’il soit trop tard pour constater
que la France ne pourra plus se nourrir seule ? La filière agricole n’est pas responsable de l’inflation ! Le recours aux promotions trompe les consommateurs sur l’origine réelle de la hausse des produits alimentaires. Plus particulièrement dans le secteur des produits laitiers, les promotions sont davantage source de dépréciation de la valeur. Avant de mettre en avant des promotions toujours plus attractives, il parait essentiel d’assurer aux producteurs une juste rémunération de leur travail. Fédération Nationale des Producteurs de Lait – 42, rue de Châteaudun – 75314 Paris cedex 09 – 01 49 70 71 90 EGALIM avait pour ambition de revaloriser les productions agricoles et alimentaires. Monsieur le Ministre : contribuez-y !
La FNPL déplore que les relations commerciales n’aient pas permis d’atteindre un niveau de prix du lait équivalent à ceux de nos pays frontaliers (Espagne, Allemagne, …). Alors que certains pays européens arrivent à concilier prix du lait et hausse des charges, que fait Bercy ? La France reste, en 2022, le pays ou les producteurs de lait sont les moins payés d’Europe. La filière laitière génère 4 milliards d’excédents dans la balance commerciale française. Les producteurs ne sont pas responsables de la dette abyssale de l’Etat et nous ne voulons pas être le bouc émissaire de l’inflation.
La FNPL n’acceptera aucune promotion qui ne serait conforme à la loi et fera le nécessaire pour faire entendre ses positions au travers d’actions syndicales fortes.