Une commission « dégâts aux cultures » riche en échanges …

Renouvellement des responsables, état des lieux des dégâts, rôle et compétences des lieutenants de louveterie, la commission « dégâts aux cultures » de la FDSEA a abordé de nombreux sujets et se veut pro-active pour l’avenir !!!

Les membres de la commission « dégâts aux cultures » se sont réunis en assemblée générale élective mercredi 6 juillet dernier pour notamment procéder au renouvellement des responsables départementaux, Denis Delattre a été reconduit dans ses fonctions, il sera assisté d’Etienne GODART, Bernard DELEFORTRIE, Mickael TESTU en tant que vice-présidents. Une fois cette échéance administrative passée, il s’agissait de faire un état des lieux des dégâts sur l’ensemble du territoire de la Somme, d’autant plus en présence de représentants de la Fédération des Chasseurs, des Lieutenants de Louveterie et de la DDT.

Chaque délégué local a pu ainsi faire remonter les problématiques de son secteur et nos interlocuteurs ont pu se rendre compte que les exploitants subissent de fortes pertes quand par exemple les resemis sont nécessaires. Et si la cause sont des pigeons ou des corvidés, pas d’indemnisation possible ! Trouver des solutions est donc indispensable mais souvent nous nous heurtons à des associations environnementales qui attaquent même les arrêtés préfectoraux, en remettant en cause dernièrement la période complémentaire de vénerie sous terre pour les blaireaux.

Une population de corvidés à réguler d’urgence

Un constat, les dégâts de corbeaux sont assez homogènes et augmentent sur le terrain et la période du covid n’a rien arrangé. A noter que les demandes d’autorisation de tirs sur corbeaux représentent 2/3 du total des demandes. Avec l’interdiction des tirs aux nids, cela ne simplifie pas la donne. Et malgré la possibilité de demander des autorisations de tirs, cela se heurte aussi à trouver des chasseurs volontaires. De moins en moins d’agriculteurs sont chasseurs et le tir aux corbeaux n’est pas attractif.

L’idée émise, par Nicolas PORTOIS, vice-président de la FDC, est de mettre en place une sorte de bourse agriculteurs/chasseurs pour permettre de réguler au mieux la population de corvidés, en mettant en relation agriculteurs subissant des dégâts et chasseurs volontaires. La meilleure solution reste évidemment la concertation locale. Payer les cartouches coûte bien moins cher que ressemer ! Et c’est un peu le sens que doit prendre cette coopération agro-cynégétique que nous souhaitons mettre en avant.

Sangliers, une population en hausse dans l’Est

Sur la population de sangliers, la situation est assez disparate selon les secteurs même si tout est relatif et il s’agit d’analyser cela dans le temps. Mais ce qu’on peut dire, c’est que les dégâts sont en augmentation dans l’est du département, avec principalement des sangliers de plaine. Le montant de l’indemnisation est en hausse au vu des cultures à forte valeur ajoutée touchées.

La FDSEA est en contact régulier avec la FDC pour demander des poses de clôtures qui avec les moyens de régulation sont complémentaires. Pour la prochaine campagne, les minima et maxima ont été fixées à 3500 et 6000 sangliers à prélever. Les nombres de bracelet ont été attribués en conséquence lors des derniers comités par unité de gestion (10 unités de gestion dans le département). Pour rappel, afin de pouvoir prétendre à l’indemnisation, il faut que minimum 3% de la parcelle soit touchée, c’est une règle nationale, et qui peut mettre de côté des dossiers si ce plafond n’est pas atteint. Instaurer une base à l’exploitation et non plus à la parcelle est-il envisageable ? La question pourra être étudiée. Ce qui aujourd’hui inquiète les fédérations de chasse, c’est le marché des matières premières avec des montants d’indemnisation qui risquent d’augmenter même si les surfaces baissent.

Les lieutenants de louveterie, les conseillers de terrain de la préfecture

Pour finir la commission, les échanges ont tourné sur le rôle des lieutenants de Louveterie, qui sont les conseillers techniques de la préfecture et de l’administration, nommés pour cinq ans afin de prendre en charge le dossier cynégétique et dont les actions sont soumises à arrêté préfectoral.

Bernard POINTIN, président des Louvetiers a pu ainsi répondre aux questions des présents en insistant que les tirs administratifs sur sangliers par exemple ne sont que le dernier recours et qu’il faut privilégier les prélèvements par la chasse. Sur la problématique des blaireaux, les louvetiers sont prêts à s’associer à à la FDSEA pour un diagnostic local des blaireautières et demander une action en conséquence à l’administration comme il peut se faire avec le renard. Cette initiative, nous la déclinerons après la moisson sur les secteurs de Conty et de Poix en y associant les maires de ces secteurs, qui en tant qu’élus sont aussi confrontés aux dégâts occasionnés par les blaireaux.