Depuis cet été, plusieurs foyers d’influenza aviaire ont été identifiés sur le département de la Somme.
A chaque détection de foyers, des mesures spécifiques (mouvements des volailles interdits, évacuation et épandage des fientes interdits, etc) sont prises dans les zones réglementées de protection (ZP) et de surveillances (ZS) qui sont, quant à elles, mises en place afin d’éviter la diffusion du virus à d’autres élevages. Ainsi, à ce jour, 39 éleveurs samariens sont ou ont été impactés par la mise en place de ces mesures.
La mise en place de ces mesures peut engendrer de lourdes pertes économiques. Ainsi, afin de pallier aux différentes pertes que peuvent subir les éleveurs, l’Etat a mis en place deux types d’indemnisations. La première est destinée aux éleveurs dans l’obligation d’abattre leurs volailles. L’Etat prend alors en charge les indemnisations liées à l’abattage des animaux. La seconde est gérée par FranceAgriMer. L’établissement public va alors prendre le relais est venir indemniser les pertes de non-production engendrées suite à la mise en œuvre des mesures de différentes restrictions sanitaires.
Or, pour les éleveurs dans l’obligation d’abattre leurs volailles, le barème d’indemnisation sur lequel s’appuie la DGAL (le ministère de l’Agriculture) n’est pas en adéquation avec le type de volailles élevées dans la région. En effet, les volailles élevées dans les Hauts de France sont principalement destinées à l’export (Belgique et Allemagne) et sont en général plus lourdes. Or, le barème sur lequel se base la DGAL est établi à partir de volailles plus légères, volailles destinées au marché français. De plus, le barème ne tient pas compte des hausses des charges de ces derniers mois. Et pour les autres pertes économiques liées à l’abattage des animaux ou les conséquences subies suite à la mise en place des zones réglementées, les demandes sont à faire sur FranceAgriMer, chose qui n’est aujourd’hui pas encore possible.
De fait, cette semaine, la FDSEA de la Somme a convié, sur une exploitation avicole touchée par l’influenza aviaire, le préfet, Etienne Stoskopf, afin de lui exposer l’inadéquation entre le système national d’indemnisation des éleveurs touchés par la grippe aviaire et les pertes subies.
L’occasion pour la Syndicat, d’indiquer au Préfet, la nécessité de revoir rapidement :
- le barème d’indemnisation sur lequel s’appuie la DGAL (prise en compte des marchés spécifiques + actualisation suite à la hausse des charges)
- le dispositif d’indemnisation FranceAgriMer. Celui-ci doit être ouvert au plus vite et non pas 6 mois après, comme c’est le cas aujourd’hui. De plus, seules les pertes liées à l’instauration de vides prolongés sont éligibles, mais rien n’est prévu pour les surcoûts subis par les éleveurs suite à la mise en place des restrictions, comme :
- Le coût pour la « mise en pension » des jeunes volailles chez un autre éleveur le temps que les mouvements et notamment les entrées soient de nouveaux autorisées dans les zones réglementées ; La destruction des volailles en cas de non-réception, car entrées interdites ;Le traitement des fientes et les coûts engendrés pour la non-valorisation de celles-ci ;Le surcoût de l’aliment dans le cas où les animaux ont dû rester dans les élevages plus longtemps ;
- …
Enfin, l’éleveur a également pu faire part au Préfet de ses inquiétudes sur le redémarrage de son activité (enjeux financiers, organisationnels et un virus qui peut revenir à tout moment).