Ferme « des Mille Vaches » : cessation de l’activité laitière, notre réaction

ferme des milles vaches

Amiens, le 04 décembre 2020,

La Ferme dite des Mille Vaches a annoncé la cessation de son activité laitière au 1er janvier prochain.
Depuis 2011, la FDSEA n’a jamais modifié sa position qu’elle avait rendue publique, quelle que soit la pression administrative, judiciaire ou médiatique autour de cette exploitation.

La FDSEA a toujours posé 3 regards sur l’exploitation :

–  Elle ne constituait pas un modèle social de gouvernance agricole.
–  Néanmoins, quelle que soit la ferme, la question de la taille des troupeaux n’est pas un sujet,dès lors que les réglementations environnementales sont respectées.
– Enfin, la FDSEA émettait en 2011 le souhait que ce projet ne bénéficie pas d’un traitementadministratif privilégié… force est de constater qu’on en fut loin !

A l’annonce de cet arrêt, et en gardant ce prisme, la FDSEA regrette profondément les circonstances qui ont abouti à ce dénouement. La ferme des Mille Vaches, d’un point de vue technique, était née du rassemblement d’une dizaine de troupeaux de producteurs locaux, et s’apparentait au final à une ferme « comme les autres, mais 15 fois plus grande ».
Dès lors, elle a subi 15 fois plus de pressions, 15 fois plus de difficultés à fonctionner, 15 fois plus de difficulté à commercialiser ses produits.
Aujourd’hui elle jette l’éponge. La casse sociale sera 15 fois plus important en comparaison d’un élevage familial qui disparait, et cela fera davantage de bruit que l’érosion lente mais continue de la filière laitière nationale.
Néanmoins, cette annonce alimente pleinement une grande préoccupation du monde agricole : la défiance d’une frange de la société à l’égard des élevages en général aboutit à une déprise dangereuse pour la valeur ajoutée, l’emploi local et les équilibres environnementaux.
A ce titre, cette issue est regrettable.
Pour garder des perspectives de sens dans les fermes et sur les territoires, il faut que cette expérience serve à tirer les leçons pour que chacun prenne conscience de la fragilité des exploitations agricoles, et de la nécessaire ouverture d’esprit pour conforter des zones rurales économiquement viables et socialement vivantes.