Congrès de la FNSEA : les échos du huis clos

La FNSEA a tenu son 75e congrès à Niort du 21 au 23 septembre. Une date décalée par rapport à l’usage du syndicat, pour permettre, avec l’instauration du pass sanitaire, une tenue physique conséquente.

Parmi les 1 000 congressistes attendus au plus haut de la participation, pour la clôture des travaux notamment, en présence du ministre de l’Agriculture, jeudi 23 septembre, on comptait plusieurs représentants de la Somme. Président départemental, Denis Bully était accompagné de la secrétaire générale, Marie Françoise Lepers, d’Isabelle Brunet, Dorothée Ébersbach, Françoise et Thierry Crété, Bertrand Roucou, Laurent Degenne – il représentait également la FRSEA Hauts-de- France -, et Luc Vermersch (également, représentant l’AGPB). La délégation était aussi accompagnée de Julie Potel, conseillère au service syndical et chargée de communication de la FDSEA de la Somme, et Stéphanie Doligez, directrice de la FRSEA.

Des sujets sources de tensions
Lors du huis clos, chaque département ou région fait part de ses principaux points de préoccupation. Dans cet exercice, les interventions ont porté, pour Denis Bully, sur quatre points : les ZNT avec la nécessité d’aboutir vite à une réglementation claire et stabilisée ; les relations à stabiliser avec l’Office français de la biodiversité (OFB) et, notamment, les référentiels juridiques différents entre les DDTM et l’OFB, et les dérives qui s’en suivent ; la valorisation des produits avec l’insuffisance de la loi Egalim, qui rémunère trop peu les filières classiques, et dont le monde politique se gargarise en portant aux nues, par ailleurs, les usines de protéines issues d’insectes ; le statut du fermage pour lesquelles les discussions mettent en péril la notion d’agriculture familiale dans les zones de fermage. Marie-Françoise Lepers a, pour sa part, insisté sur les ZNT en soulignant les tensions insupportables qui sont nées avec les riverains, d’aucuns les considérant comme insuffisantes ou reprochant aux agriculteurs leur défaut d’entretien.

«Produire n’est pas un gros mot»
Dans l’intervention «officielle» des Hauts-de-France qui avait précédé, Laurent Degenne est revenu sur les difficultés climatiques inédites à l’échelle de la région «entre le gel, les inondations et l’excès d’eau, l’année 2021 est bien pire pour certains que l’année 2016». Mais surtout, il a insisté sur les conséquences des négociations commerciales, des ZNT et des réglementations environnementales, en soulignant le carcan réglementaire à présent répressif qui amène un agriculteur à s’interroger sur le bien-fondé à «ne pas épandre le 13 février alors que les conditions sont meilleures que le 15, ou à stopper ses récoltes de lin le 30 août pour semer des SIE impérativement au 31»… «Produire n’est pas un gros mot», a-t-il insisté, avant de remettre le couvert sur le sujet des ZNT, dont le coût doit être porté par la société et non par l’agriculteur. «Si la société et l’Anses cherchent des solutions et que l’État en assume la charge, on trouvera bien plus de solutions que de problème dans l’agriculture», a-t-il conclu.

Intervention de Denis Bully, président de la Fdsea

Intervention de Marie-Françoise Lepers, secrétaire générale de la Fdsea

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